Nous avons rédigé un tract expliquant notre opposition au trophée Andros. Il nous semble important de revenir sur quelques points à ce sujet :

La pertinence de cette lutte :

Pour nous, anarchistes, le trophée Andros est à la fois une nuisance réelle et concrète mais elle est aussi un symbole. Notre opposition à ce trophée prend également son sens dans une réflexion plus large sur la notion de décroissance. Nous avions animé un débat à Villard de Lans sur ce sujet et publié sur notre blog un certain nombres de textes et de références d’ouvrages sur le sujet. Prôner la décroissance, c’est changer notre quotidien, modifier notre façon de vivre. C’est aussi élaborer des réflexion pour penser plus largement nos impacts et par conséquent nos façons de vivre, de nous vêtir, de nous déplacer, de nous nourrir ... Ce sont aussi des actes de résistance à ce qui est l’exact opposé de ce qui nous apparaît comme une nécessité urgente.

Un combat perdu d’avance ?

Nous ne nous faisons aucune illusion sur le trophée de cette année. Notre lutte n’est pas seulement dans l’instant : elle s’inscrit dans une démarche plus longue. Nous pensons que cette opposition au trophée Andros n’en n’est qu’à son début et qu’elle est vouée à grandir. De l’aveu même des amateurs et des organisateurs de rallyes automobiles, les mouvements d’oppositions se multiplient, se renforcent, prennent de l’ampleur à travers tout l’hexagone. Ainsi, agir ici, c’est s’inscrire dans une lutte plus globale.

Une démarche plus large :

Une fois de plus, nous sommes mis devant le fait accompli. Elus locaux, entreprises, flics, ... que ce soit pour le développement des stations, pour le casino de Lans en Vercors ou pour tant d’autres sujets, on ne nous demande pas notre avis. C’est la loi du plus fort, c’est la loi de la jungle : pas de concertation, pas de démocratie, rien. Tout ça avec un arsenal de lois et de répression potentiellement prêtes à servir. L’individu, le citoyen, valeur tant mise en avant dans notre système, ne vaut, dans la réalité, plus rien. Nous ne valons que ce que nous sommes prêts à acheter, à consommer, à travailler. Les anarchistes ont toujours souhaité mêler réflexion, prise de conscience, et actions individuelles et collectives. Nous ne voulons pas céder à la résignation, au silence, à l’abandon. Nous voulons reprendre le contrôle de nos vies. Nous ne voulons pas confier nos existences aux politiciens ou aux entreprises.




S’organiser, pour mieux lutter :

S’opposer, résister, mais aussi mettre en avant des pratiques (autogestion des luttes, action directe, etc) est un enjeu chaque jour plus important face à un système chaque jour plus répressif et plus aliénant. Ainsi, que ce soit contre les nouveaux projets nucléaires, contre les OGM, ou contre les défenseurs acharnés de la bagnole sous toutes ses formes, les anarchistes sont présents dans les luttes.

Les seules luttes perdues sont celles qu’on ne mène pas !