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mercredi 31 janvier 2007

Les Décibelles descendent de la montagne !

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Les Décibelles, groupe du Vercors, joueront ce vendredi, à Eve (salle située sur le Campus Universitaire, à Saint Martin d'Hères).
Nous comptons donc sur vous pour les accueillir comme il se doit !
A noter que ce concert marque la sortie d'une compilation sur laquelle elles apparaissent et qui sera disponible dans les jours qui viennent. A noter également que ce duo punk devient trio grâce à l'arrivée d'une nouvelle bassiste pour qui ce concert sera le premier dans cette formation.
Une soirée à ne pas louper, donc, en attendant de les (re)voir dans le Vercors où, malgré la jeunesse de ce groupe, Les Décibelles ont laissé le souvenir de concerts bourrés d'énergie ...

dimanche 28 janvier 2007

Bérurier Noir - nouvel album - INVISIBLE



Bérurier Noir fait partie de ces groupes que l’on attend au tournant.
Incarnant malgré eux et parmi d’autres l’aventure du rock alternatif en France, cet héritage est à la fois un atout leur garantissant toujours une certaine aura, mais aussi un sacré fardeau. Quiconque a connu le groupe à ses origines serait alors bien tenté de ne pas sortir de l’éternelle comparaison avec leurs plus vieux albums dès qu’une nouveauté pointe le bout de son nez. Pourtant : peut-on prétendre faire la même musique qu’il y a vingt ans, et rechercher artificiellement un son cradoque et dépouillé alors que la technique actuelle est aux antipodes de cette approche ?
Peut-on légitimement pondre des textes de jeunes adultes révoltés nourris du contexte social et politique des années 80 quand on a la quarantaine bien tassée en 2006 ?
Assurément non.
Et c’est dans le piège qui consisterait à répéter sans fin les mêmes schémas que Bérurier Noir a su éviter de tomber. Peux importe les ayatollahs et autres khmers noirs du punk rock : le groupe a, comme seul héritage revendiqué de son époque « glorieuse », assumé son indépendance en terme de liberté de création, y compris face à son public (devenu entre temps multi générationnel).
Ceux qui se contenteront de comparer Invisible à Macadam Massacre ou à Nada, perdrons leur temps à l’écoute de cet album. Invisible est à la fois le fruit de ce que Bérurier Noir a pu être jadis, mais aussi le résultat des parcours individuels des membres du groupe en dehors des Bérus : Molodoï, Ethnopaire, François Béru et les Anges Déchus, ... autant d’ambiances et de textes qui auraient pu coller à ces différents groupes, à différentes époques. Le fait que les textes d’ Invisible n’aient pas tous été écrits ni dans l’immédiateté de la conception de cet album ni forcément en étant prédestinés à Bérurier Noir expliquent sans doute cela. Les titres de Invisible ne sont pas pour autant ce que l’on pourrait attendre de la « déformation » (au lieu d’une reformation) annoncée par le groupe puisque celui-ci est resté dans sa ligne : riffs de guitares hyper efficaces, saxo tantôt mélodique tantôt torturé et bruitiste, voix tantôt posée tantôt hurlée. La pâte reste donc la même, la base est là.
Pour le reste, l’évolution est des plus tangibles. Plus sages les bérus ? Certainement. Si les thèmes traités ne sont pas pour autant nouveaux (l’Asie, la jeunesse, la nature, le social, le voyage ...), l’évolution est là, car si le regard actuel ne fait que confirmer le constat pessimiste qui était déjà fait par le groupe d’une société en déliquescence, la hargne présente dans certains titres au demeurant efficaces comme « Coup d’Etat de la jeunesse » ou encore « On en a marre » parait presque décalée : le groupe semble plus spectateur de la situation qu’acteur, et c’est peut-être là que se situera le vrai clivage entre ceux qui préfèreront leurs précédents albums, et les autres. Invisible n’est pas de ces albums qui, à la première écoute, séduisent d’entrée de jeu. Il faut plusieurs passages pour en saisir l’esprit, la cohérence, pour laisser tomber l’analyse alambiquée et simplement se livrer à une écoute plus libérée. Invisible regorge de titres franchement convaincants dont il serait dommage de se priver : « Quelque part », « La piste inconnue », ... autant de titres qui dénotent radicalement de ce qui se fait aujourd’hui tant dans le maquis du punk rock militant que dans le milieu plus ou moins nauséabond des « musiques zactuelles ».