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mardi 21 août 2007

DECROISSANCE CONFERENCE-DEBAT

LA DECROISSANCE :

CONFERENCE-DEBAT

A la Maison pour Tous de Villard de Lans Le vendredi 14 septembre à 20 heures 30

Depuis quelques temps, ici et là, l’idée de « décroissance » fait son chemin. Mais qu’est-ce que la décroissance ? Est-elle soluble dans le capitalisme ? La décroissance ne nécessiterait-elle pas une redistribution des richesse, et d’autres formes d’organisation sociales ?

Après un exposé sur ce sujet, venez participer au débat ! Entrée libre, présence d’une table de presse

Soirée organisée par le groupe du Vercors de la fédération Anarchiste.

Contact : fa.vercors@no-log.org

La fédération anarchiste a adopté une motion dès 2004 sur ce sujet, - (Motion du 61° Congrès de la Fédération Anarchiste en 200 à Rennes à lire en bas du texte) - mais nous ne sommes bien évidemment pas les seuls sur le terrain de la décroissance. L’idée de la décroissance recouvre plusieurs aspirations. Celle de la simplicité volontaire, c’est-à-dire la remise en cause du modèle de la société de consommation. Au niveau de l’individu, le retour à un mode de vie plus sobre est certes nécessaire mais le combat à mener va au delà du déconditionnement à consommer.

LA DEMARCHE INDIVIDUELLE ou SIMPLICITE VOLONTAIRE :

De Jean-Pierre TERTRAIS : « Du développement à la décroissance » De la nécessité de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme. Editions du Monde Libertaire.

Les discours les plus pertinents (y compris libertaires) sur le sujet ne serviront jamais à rien si chacun se refuse à les mettre en pratique. Les possibilités de survie de l’humanité ne peuvent naître que si une proposition suffisante des populations accepte des changements notables dans ses comportements quotidiens C’est ce qu’on appelle la « simplicité volontaire » expression popularisée aux Etats-Unis dans les années 80. Il s’agit, pour une partie de la population consciente de la gravité des problèmes et motivée, de renoncer à la surconsommation, d’adopter un style de vie plus sobre, de rechercher une qualité de vie fondée sur des besoins « authentiques », mettant en pratique l’idée que le bien-être matériel n’est pas proportionnel à la quantité de bines et services produits. Et même, pour la frange la plus « hard », prônant le choix délibéré de la pauvreté comme « un mode de vie supérieur et comme une condition de liberté ».

Cette démarche met en évidence, à juste titre, que des actes quotidiens, qui peuvent paraître insignifiants, ont un impact réel sur l’environnement s’ils sont répétés des millions de fois. Elle peut combiner des comportements personnels et de petites actions collectives, couvrant un grand nombre de domaines de la vie quotidienne : préférer la douche à un bain, ne pas laisser un robinet inutilement ouvert, ne pas chauffer un litre d’eau pour une tasse de thé, laver sa voiture à l’eau de pluie, entretenir les installations, choisir la proximité (magasins et producteurs), le petit producteur plutôt que la grande surface, limiter les produits surgelés gourmands en énergie, éviter les aliments hors saison, modifier des habitudes alimentaires, refuser la publicité dans sa boîte à lettres, diminuer le nombre de lampes, utiliser des ampoules à basses consommation, préférer quand c’est possible, donner des objets superflus aux organisations qui les récupèrent….

61E CONGRES DE LA FEDERATION ANARCHISTE Du développement à la décroissance RENNES, 29-30-31 MAI 2004

Le développement des forces « productives », conçu par le capitalisme comme la finalité de l’histoire, a engendré une nouvelle religion, celle de la croissance économique. Selon les promesses de l’idéologie libérale, le bonheur devait se mesurer à l’aune du PNB.

Après un demi-siècle de « progrès », le vaste chantier des « modernistes » prend des allures de ruines. L’homme est atteint dans sa chair et dans sa dignité : aliénation par le travail, chômage, précarité, stress, solitude, mal-être... Les inégalités sociales, tant entre pays riches et pays pauvres qu’à l’intérieur de chaque nation, n’ont jamais été aussi fortes. Allumés et entretenus essentiellement pour des enjeux stratégiques, les conflits armés germent sur tous les continents.

Mais surtout, parce qu’il met gravement en péril les générations futures, le bilan lié à l’environnement s’avère proprement désastreux. L’empreinte écologique globale de l’humanité (c’est-à-dire le niveau d’épuisement des ressources et de perturbation des mécanismes régulateurs) dépasse d’ores et déjà de 20 % les capacités biologiques de la Terre. A plus ou moins long terme, si l’on maintenait les tendances actuelles, il nous faudrait des ressources équivalant à plusieurs planètes. La croissance n’est plus possible.

Pour remédier à cette situation, le « développement durable » est désigné par les détenteurs du pouvoir (politique, économique, médiatique...), ainsi que par la fraction altermondialiste qui rêve d’ « humaniser » le capitalisme, comme la panacée. Mais la supercherie ne résiste pas à une réflexion un peu sérieuse. L’ambiguïté même du terme en assure le succès : elle masque le problème en donnant l’impression de le résoudre. Pis, elle déplace un problème pour en créer un autre, plus épineux. Pour les bénéficiaires de la « mondialisation », il ne s’agit nullement de remettre en cause le principe d’économie libérale, mais de faire accepter les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, avec la perspective, pour quelques centaines de multinationales, de privatiser un peu plus des domaines vitaux comme l’eau, l’alimentation, la santé. Le marché est chargé de remédier à la destruction de la planète infligée par... le marché, la seule concession consistant à en atténuer les dégâts les plus visibles, pour autant que subsistent les profits.

Puisque l’impact écologique met en évidence un « sur-régime » par rapport aux ressources de la planète, il faut s’orienter vers une décroissance physique, c’est-à-dire réduire progressivement la quantité de matières premières et d’énergie mise enjeu. La décroissance n’est pas un choix idéologique ; elle est une nécessité absolue.

Si aucune société n’est écologiquement innocente, c’est-à-dire si le développement de l’humanité s’accompagne toujours d’une transformation du milieu, c’est bien la course au profit, à l’accumulation, avec la création continue de besoins artificiels, qui produit une accélération fulgurante de la dégradation des écosystèmes. Le préalable à la mise en œuvre de cette décroissance est donc la disparition du capitalisme. Parce que ce système a besoin d’une croissance pour survivre, parce que sa logique propre est une dynamique suicidaire, il ne peut accomplir cette décroissance... sauf à supprimer massivement les populations pauvres, c’est-à-dire à perpétrer des génocides.

La deuxième condition est la suppression de l’Etat, dans la mesure où cette dynamique capitaliste ne s’accélère qu’avec la collaboration des différents gouvernements : multiples subventions, mise en place d’infrastructures, prise en charge par la puissance publique de la formation, de la recherche, des coûts environnementaux, des pertes financières, cadre juridique sur mesure... Ne pas s’atteler à la disparition de l’Etat reviendrait à épargner un pilier fondamental du système et un adversaire redoutable, et donc à rendre impossible la transformation profonde de la société.

Toute solution qui ferait l’économie d’une redistribution des richesses serait fatalement vouée à l’échec. Pour que la décroissance puisse être maîtrisée par les différentes populations, pour qu’elle n’ouvre pas la voie à la barbarie des conflits pour l’appropriation des ressources ou aux mesures draconiennes d’un totalitarisme, le problème doit impérativement être posé dans une perspective d’égalité économique et sociale, la gratuité des services publics pouvant constituer un levier essentiel dans cette construction. Si la démarche individuelle de simplicité volontaire, c’est-à-dire l’adoption d’un mode de vie différent peut représenter la base « philosophique » d’une société soucieuse des générations futures, il est clair que la somme des comportements individuels écologiquement « responsables » ne saurait suffire, loin s’en faut, à édifier une société de décroissance. Ne serait-ce que parce que les domaines les plus dévoreurs d’énergie et de matières premières (complexe militaro-industriel, transports, agriculture...) relèvent de politiques globales, et donc de décisions collectives. Il serait illusoire de penser que nous pourrions faire l’économie d’une révolution.



Parce que la maîtrise par chacun de sa propre existence, parce que la définition par chacun de ses propres besoins ne peuvent en aucun cas justifier une production boulimique, source d’un travail aliénant, seule une société fédéraliste, autogestionnaire peut assurer conjointement l’égalité économique, la justice sociale et la préservation des ressources naturelles.

jeudi 16 août 2007

Lecture : Du dévelopement à la décroissance



DU DEVELOPPEMENT A LA DECROISSANCE De la nécessité de sortir de l'impasse suicidaire du capitalisme Par Jean-Pierre TERTRAIS.

Ici et là, dans les palais comme dans les chaumières, on commence à s'inquiéter. De l'épuisement de toujours plus de ressources fossiles ou vivantes. De la fin du pétrole bon marché. Du réchauffement de l'atmosphère. De la fonte des pôles... Mais, c'est peu dire que ces inquiétudes, pour en rester au seul stade de l'inquiétude, sont à cent lieues de prendre la mesure de l'évènement qui nous menace: la destruction à moyen terme des conditions de la vie sur cette planète.

Ce livre, en énonçant toute une série de faits qui ne laissent aucun doute sur la gravité de la situation rompt délibérément avec cette attitude inconsciente ou criminelle. Idem quand il dénonce l'absurdité selon laquelle on pourrait croître indéfiniment (en termes de démographie, de production, de consommation...) dans un monde fini. Idem, encore, quand il démontre que la décroissance qui est la seule réponse à la situation actuelle ne pourra pas faire l'économie d'une rupture radicale avec un système capitaliste dont l'appétit de profits immédiats est shooté à l'exploitation et au pillage de toujours plus d'êtres humains et de choses.

Idem, enfin, quand il nous explique que, sauf à faire le choix de la dictature, cette rupture doit se poser le problème d'un changement de civilisation mettant clairement l'économique au service d'un politique, d'un social et d'un culturel fonctionnant à la liberté, à l'égalité, à l'autogestion et à l'entraide.

On l'aura aisément compris, ce livre est de ceux, rares, qui vont à l'essentiel des choses. De ce fait il ne manquera pas de susciter l'adhésion ou la réprobation.

Reste, qu'avec le temps, personne n'échappera à ces conclusions.

Editions Libertaires et Editions du Monde Libertaire. 228 pages. 2006. 12 €. disponible à Publico, 145 rue Amelot, 75011 Paris (frais de port offerts pour les abonnés au Monde Libertaire)